Pour transmettre il faut …
… connaître
Le projet de valorisation du site a débuté en 2016 par des actions citoyennes de nettoyage du site. Une cinquantaine de bénévoles et habitants du canton ont ainsi été mobilisés.
Un programme de médiation a été mis en place afin de satisfaire la demande et le besoin de connaissance autour de ce site archéologique méconnu. Rapidement le manque de contenu historique se fait sentir et les sources écrites seules ne permettent pas d’appréhender le site.
L’APPAC, soutenue par la mairie et la Communauté de Communes de la Région, prend la décision en 2017 de faire appel au C.e.R.A.A (Centre d’archéologie d’Alet). Une première phase d’étude est programmée : elle porte sur l’analyse topographique du site. Les premiers résultats, livrés fin 2017, sont concluants et nous renseignent sur la nature du site qui n’est plus une simple motte féodale (ancêtre du château-fort) mais bien un site castral complexe qui a évolué au fil des époques et usages.
Une médiation estivale est mise en place par l’association comprenant ateliers, visites et événements. Une fête médiévale est initiée. Elle est aujourd’hui portée par l’association, Marci’Motte, créée par les habitants. La mairie de Marcillé-Raoul conventionne avec l’APPAC afin de préciser son rôle d’assistant à maîtrise d’ouvrage.
Dès lors, décision est prise d’approfondir nos connaissances du site. Il n’est cependant pas question de recourir à une fouille archéologique car même si ce procédé nous permettrait d’avoir une vision très précise du site et son évolution, il serait également destructeur.
Sur proposition du C.e.R.A.A, Le choix est fait de s’orienter vers des formes nouvelles de l’archéologie. Tout un programme d’archéologie alternative est mis au point sur ce site pour 2018. Il comporte 5 orientations :
- La phytoarchéologie, l’étude scientifique des plantes. Cette discipline mêle botanique et archéologie. Il s’agit d’inventorier, de cartographier puis d’analyser les plantes présentes sur le site et d’en déterminer la nature du sous-sol et la présence de maçonnerie par exemple.
- Les relevés lapidaires, l’étude du bâti environnant. Les habitations du site ont été étudiées, leur structure et l’emploi ou réemploi de certaines pierres analysés.
- La topographie élargie, l’étude des reliefs du site. Elle nous donne une idée plus précise de ses dimensions (comparables au château de Fougères) et de sa structure.
- Les recherches dans les sources. L’étude des archives, de la toponymie, des diverses sources textuelles.
- La prospection pédestre, l’étude des vestiges existants et des traces d’occupations passées.
Chaque orientation est traitée indépendamment et les résultats sont ensuite confrontés lors d’un collège d’experts. Le développement conjoint de ces disciplines est une première. Le site et la volonté des habitants se prêtant à l’innovation.
Les résultats de cette étude positionnent les buttes du Châtel en tant que motte féodale puis château des Marches de Bretagne puis de la Ligue dont l’histoire est inhérente à celle du château de Fougères. il s’agit bel et bien d’un site complexe qui n’a pas fini de nous surprendre.
Nous possédons désormais une base solide de connaissances que nous valorisons au travers d’une exposition permanente au sein d’un centre d’interprétation en cours de réalisation.